LA COTE
Plus grande façade maritime française, la péninsule bretonne offre une diversité de paysages étonnante. Chaque portion de littoral possède une identité qui lui est propre, subtil mariage entre couleurs et formes des roches et de la mer.
Mer transparente hésitant entre bleu et vert, roche d’un rose orangé chaleureux ou encore présence de mégalithes, ont inspiré leurs noms poétiques et pleins de promesses à ces franges côtières, dont chacune incarne avec talent une facette originale du littoral breton.
Autrefois dévolu à la surveillance des côtes, le sentier des douaniers est aujourd’hui un chemin de grande randonnée, le GR34, observatoire privilégié de splendides panoramas sur plus de 1300 km. Du port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) jusqu’aux portes du Mont-Saint-Michel, on peut pratiquement faire le tour de la Bretagne à pied et se laisser envoûter par les charmes infinis de ces paysages maritimes.
LE DRAPEAU appelé aussi le Gwen-ha-Du
I inspiré des armoiries de la ville de Rennes et/ou du drapeau des Etats-Unis dans sa forme, l'origine des éléments reprend, pour le canton les armes et la bannière traditionnelle de Bretagne. Cependant les hermines ne sont pas en semé, mais en nombre. Cette erreur (nombre d'hermines et dispositions variables) commise par les fabricants de drapeaux a été arrêtée par les spécialistes bretons qui ont fixé les hermines à 11 (posées 4 - 3 - 4), sans signification particulière. Les 9 bandes alternées noires et blanches représentent les 9 évêchés bretons réunis ensemble. Les bandes noires sont les pays de langue britto-romane (gallo) et les bandes blanches, ceux de langue bretonne (brezhoneg).
Le Gwen-ha-Du n'est toujours pas reconnu par un décret officiel mais l'usage populaire et sa notoriété internationale en ont fait le drapeau incontesté de la Bretagne. Sa reconnaissance aujourd'hui est tacite, puisqu'on le voit flotter sur les bâtiments officiels du conseil régional de Bretagne et sur nombre de frontons de mairies bretonnes.
LA LEGENDE DE L'ANKOU
Les anciens Celtes ne craignent pas la mort puisque, pour eux, elle représente le commencement d'une vie meilleure. Les Bretons christianisés conçoivent la mort de la même façon, comme une chose simple, naturelle. Mais de l'Ankou, ils ont peur...
Les nombreux ossuaires, édifices, où s'entassent les ossements des défunts, témoignent de la familiarité des Bretons par rapport à la mort : les paroissiens méditent naturellement devant les crânes. Par ailleurs, les âmes trépassées "an Anaon" ne sont jamais loin.
Autrefois, lors des moments importants tels Noël ou surtout la Toussaint, il était courant de laisser à leur intention dans la maison, un bon feu, quelques crêpes. Cependant, la crainte des Bretons apparaît à l'évocation de l'Ankou, en breton "Anken", signifie chagrin, "Ankoun" oubli.
Maître de l'au-delà, l'Ankou est omnipotent. Il est dépeint comme un squelette, parfois drapé d'un linceul, tenant une faux emmanchée à l'envers. Des représentations anciennes le montrent armé d'une flèche ou d'une lance.
Mise en garde conte l'oubli
L'Ankou circule la nuit, debout sur un chariot dont les essieux grincent. Ce funèbre convoi est le "karrig an Ankou", char de l'Ankou (ou "Karriguel an Ankou" littéralement brouette de l'Ankou), remplacé par le "Bag nez", bateau de nuit dans les régions du littoral. Entendre grincer les roues du "Karrig an Ankou" ou croiser en chemin le sinistre attelage sont des signes annonciateurs de la mort d'un proche.
L'odeur de bougie, le chant du coq la nuit, les bruits de clochettes sont également interprétés comme des signes annonciateurs de mort. L'implacable Ankou nous met en garde contre l'oubli de notre fin dernière. Ces sentences sont gravées sur les murs d'ossuaires ou églises : « Je vous tue tous" (Brasparts et La Roche-Maurice), "Souviens-toi homme que tu es poussière" (La Roche-Maurice) ou encore, inscrit en breton, "La mort, le jugement, l'enfer froid : quand l'homme y pense, il doit trembler" (La Martyre).
MERLIN
La présence de Merlin vibre partout en Brocéliande. Sur la crête du Val sans Retour, une formation de schistes basculés, brûlés, parsemés de longues inclusions de quartz présente une curieuse anfractuosité, surnommée le siège de Merlin. De là le regard s’étend sur le Val et embrasse tout l’horizon occidental. Merlin aimait à s’y reposer le soir venu, réfléchissant au jour écoulé et préparant les merveilles du jour à venir.
Son souvenir rode encore autour des étangs de Comper, près du palais de cristal qu’il bâtit en une seule nuit pour sa fée. Trois kilomètres plus loin, le Tombeau de Merlin, une allée couverte détruite avec acharnement à la fin du siècle dernier signale-t-elle le palais souterrain dans lequel Merlin repose ? Les fidèles de l’enchanteur y défilent. Ils lui demandent de l’aide ou appellent son retour : petits mots, menus cadeaux, couronnes, fleurs y sont quotidiennement déposés.
Mais Merlin est peut-être ailleurs, prisonnier d’une tour d’air, semblable à la clôture que Morgane avait tissée autour du Val sans retour, ou enfermé dans le tronc du plus vieil arbre de la forêt. À moins que la forêt entière ne soit sa prison et qu’il ne continue à y errer, Viviane à ses côtés, invisibles veilleurs du monde surnaturel.
LA GALETTE
Les galettes (ou crêpes de blé noir) ressemblent aux crêpes à la différence près qu'elles sont faites à partir de farine de blé noir. Ceci explique la différence de couleur. Elles se mangent le plus souvent salées. C'est vraiment un régal que l'on peut préparer de mille et une façons. Exemple : la traditionnelle "complète" dans laquelle on met œuf, jambon, fromage mais cette recette peut être déclinée à l'infini en ajoutant des ingrédients allant des lardons aux artichauts en passant par les moules, les saucisses etc…
Recette des galettes :
* 300 g de farine
* de blé noir
* une cuillère à soupe
* de gros sel
* un verre d'eau
* un œuf
Verser la farine et la disposer en forme de puits dans une grande terrine, y verser l'œuf, le sel et le miel, mélanger avec une cuiller en bois en intégrant la farine petit à petit et en y incorporant peu à peu de l'eau . Lorsque la pâte est lisse, sans grumeaux et a la consistance d'une mayonnaise épaisse, la battre énergiquement pendant 5 minutes pour bien "l'aérer ". Ajouter de l'eau en délayant jusqu'à obtenir une belle crème lisse, la pâte doit être légère mais non noyée. étendre la pâte sur une poêle. Un côté est cuit si les bords se détachent de la poêle. La garnir selon son goût et ne pas oublier la noisette (plutôt importante) de beurre à déposer dessus en fin de cuisson.
DOLMEN, TUMULUS ET MENHIR
Tables de pierre, cercles magiques, menhirs, les constructions mégalithiques sont les plus anciens monuments de l’humanité.
Les monuments les plus caractéristiques de cette époque lointaine sont les dolmens et les menhirs. Ces deux mots, d’origine celtique, signifient respectivement « table de pierre » et « pierre longue ».
Carnac, pays des menhirs par excellence, constitue sans aucun doute le site mégalithique le plus impressionnant.
Les mégalithes « grandes pierres », en grec, suscitent depuis des siècles l’intérêt des archéologues sans qu’ils aient pu en percer totalement tous les secrets.
Par qui ont été construits les monuments mégalithiques ? Pourquoi a-t-on construit les dolmens et les menhirs ?
Un dolmen « table de pierre » abrite une tombe « tumulus ». Les dolmens peuvent abriter des tombes individuelles ou collectives. Ils sont formés de plusieurs blocs fixés dans le sol et d’une dalle horizontale.
Un menhir « pierre longue » est un bloc dressé qui se présente isolé ou, plus rarement, disposé en alignement ou en cercle. Quand plusieurs menhirs sont disposés en cercles, on parle de « cromlechs ».
Les chercheurs pensent qu’il y a eu contamination entre les différents peuples qui ont migré au début du Néolithique. Ces peuples sont surtout des chasseurs et plus rarement des agriculteurs.
Ces peuples se sont répandus de l’Espagne jusqu’en Angleterre où arrivés au sommet de leur art, ils ont bâti le monument de Stonehenge.
Menhirs et dolmens ont des fonctions très différentes. Le dolmen est une sépulture et si, on trouve parfois des tombes au pied de menhirs, elles sont le plus souvent postérieures à leur érection.
A Gavrinis, près du village de Larmor-Baden, un tumulus de 8 m de haut et 100 m de circonférence, abrite un dolmen à couloir menant à une chambre sépulcrale carrée dont les monolithes sont ornés de gravures en relief (IVe millénaire avant J.-C.).